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Who's bek ? - deux Français en Ouzbékistan

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19 juillet 2009

10 MOIS ET 2 ANNIVERSAIRES PLUS TARD...

10 mois ont passes en Ouzbékistan sans que nous quittions cet étrange pays - ou plutôt sans que nous rejoignions la France puisqu'en étant honnêtes, nous sommes bien obliges de décompter nos presque 3 semaines de voyage en Inde.

10 mois et nos 2 anniversaires sont passes. Le mien fut "fête" dans un des nombreux trous perdus ouzbeks (du moins un trou perdu pour des yeux de Français), Boysun, "village" des montagnes du sud-est, dans une région coincée entre l'Afghanistan, le Turkménistan et le Tadjikistan. Quand je dis "village" c'est que les Ouzbeks le voient comme tel. Il y a peu de ville au sens ouzbek du terme. L'étalement et la population ne semblent pas des critères d'urbanité dans ce pays. Bref, ce fut donc a Boysun que j'ai passe le cap de mes 29 ans - dernière ligne droite avant la trentaine. Boysun ou nous logions dans un hôtel qui n'avait d'hôtel que le nom : quand notre taxi nous avait dépose, on se demandait si l'hôtel était cache derrière ce bâtiment en travaux, mais non le bâtiment en travaux était bien l'hôtel, dont le responsable nous a montre la salle de bains-WC hors-service au bout du couloir, sans doute pour nous dire de ne pas l'utiliser (pour aller au petit coin il fallait aller au-delà du petit terrain vague derrière l'hôtel). Sans parler, évidemment, de la kitschitude quasi glauquissime de la chambre.

2 mois et 3 jours plus tard, c'était au tour d'Aurélie de vivre un anniversaire mémorable en Ouzbékistan. Ce qu'il y avait de mémorable, déjà, c'est qu'on n'avait pas prévu d'être encore en Ouzbékistan a cette date-la ! Mais les multiples complications s'étaient accumulées et nous avaient fait revoir et re-revoir (et re-re-revoir) nos projets de voyage de retour vers la France. Attentat a la frontière kirghize envers un poste de police ouzbek (du moins c'est la version officielle), hausse du visa kirghize pour cause d'élections locales (donc pas envie de voir trop d'étrangers fouiller le pays a cette période), événements en Iran (pour lequel nous avions quand même obtenu un visa de transit juste avant les élections), dossier de demande de visa perdu par l'ambassade de Turkménistan, irrégularité (et incertitudes) des liens Kazakhstan-Azerbaïdjan via la mer Caspienne... Bref, tout le monde était parti vers d'autres cieux sauf nous, plantes a Tachkent, dans un ennui grandissant et ne sachant que faire. Et comme si un tel anniversaire n'était pas assez mémorable, Aurélie a eu la bonne idée de ne pas voir un trou dans la route (on en avait pourtant pris l'habitude dans ce pays) et de se tordre la cheville droite et s'érafler méchamment le genou gauche. Très pratique avant de commencer un voyage !

Finalement on s'était résolu a accepte ce qu'on voulait éviter : prendre un avion. Le 3 juillet donc, énième passage par l'aéroport de Tachkent pour s'envoler vers l'Azerbaïdjan. Quelques heures plus tard nous atterrissions donc a Bakou, sans savoir vraiment ce qu'on allait y voir. On s'imaginait alors une ville marquée par le soviétisme, une cite empreinte de saleté industialo-pétrolière, et un lieu plutôt marque par l'Orient, avec son lot de pauvreté apparente. Surprise, c'était plutôt l'inverse : une ville étonnamment moderne, avec un cœur historique charmant et une atmosphère européenne inattendue. Mais pas le temps de trop s'attendrir pour ce pays puisque notre visa de transit ne nous accordait que 5 jours pour le traverser. Un petit saut dans les montagnes, pour se reposer a Zaqatala, et hop c'était déjà un autre pays et d'autres impressions.

La Géorgie nous a plutôt fait l'effet inverse cote surprise. Certes, l'impression de revenir de plus en plus en Europe était aussi présente qu'en Azerbaïdjan, mais l'impression de pauvreté - ou du moins d'écarts de richesse et de grand chemin a faire pour la modernisation - nous a apparu plus flagrante que dans le pays voisin. Il faut dire que la Géorgie ne bénéficie ni de la manne pétrolière ni de rapports amicaux avec le grand voisin russe. Malgré les charmes de ce pays, il faut avouer qu'on est partiellement reste sur notre faim. Mais c'est prometteur, l'avenir s'annonce plus intéressant pour le pays et pour ceux qui le visiteront... car il fut plutôt frustrant de prendre autant de photos avec des échafaudages !

Enfin (du moins pour l'instant), nous voila les deux pieds en Turquie, ce pays que certains (beaucoup) refusent encore d'admettre dans l'Europe. Et pourtant, quand on revient d'un an en Asie centrale, c'est flagrant : même si ce sont les confins de l'Europe, ces limites floues dont les définitions varient, on y est bel et bien ! L'histoire riche et cosmopolite de ce pays nous en déjà mis plein les yeux, avec ses mosquées, ses églises byzantines et autres tombeaux royaux d'antiques royaumes. Peut-être sommes-nous en ce moment a l'apogée de notre voyage : l'inénarrable Cappadoce. Des paysages a couper le souffles contre lesquels les mots ne peuvent pas grand chose. Une adéquation - que dis-je... une harmonie parfaite entre les bienfaits de Dame Nature et ce que l'homme peut construire de plus fascinant. Déambuler dans les vallées est une activité dont on aimerait qu'elle ne se termine jamais ici. Les yeux ne savent plus ou donner de la pupille, entre les curiosités géologiques et l'ubiquité troglodytique dont on aimerait explorer tous les recoins comme un enfant dans un labyrinthe... C'en est presque indécent de voir autant de beauté concentrée en une seule petite région !

Ce soir, nous prenons un bus de nuit pour Pamukkale et ses vasques blanches naturelles. Puis ce sera probablement Éphèse et ses impressionnantes ruines grecques, Pergame, Istanbul, les criques de la mer Egee... Et des sauts de puces - a pas de geants - a travers la Grèce et l'Italie pour rejoindre (enfin) notre bonne et vieille France. A bientot !

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19 juin 2009

TRUCS ET ASTUCES : DIVERS

Comme tous les messages de la catégorie "Trucs et astuces", le texte suivant n'a pas pour but d'être passionnant! Il n'est a priori intéressant que pour les personnes qui souhaiteraient visiter l'Ouzbékistan ou venir y vivre. Ce texte peut donc évoluer au fur et à mesure des mises à jour. Sa date pourra être modifiée pour que les lecteurs intéressés puissent évaluer à quel point les remarques suivantes sont d'actualité.


Enregistrement

* Il est obligatoire, en tant que non-Ouzbek, de se faire enregistrer auprès de l’OVIR, le service local d’immigration (ce qui est par ailleurs payant !) dès qu’on change de région/ville. Mais pour la majorité des personnes, ce sera fait par les hôtels (qui incluent apparemment les frais dans leurs prix) ou par le propriétaire de votre logement (avec parfois l'aide de votre employeur éventuel). Bonne chance à ceux qui doivent le faire eux-mêmes ! Ces enregistrements donneront lieu à des petits papiers qu'il faut impérativement conserver pour la douane au départ du pays (pour les résidents, ce sera carrément un tampon sur le passeport). Toutefois, il est possible d'avoir des "trous" durant la durée de votre voyage mais ceux-ci ne doivent pas excéder 3 jours consécutifs (gérez donc bien vos séjours chez l'habitant et vos voyages de nuit, qui ne donneront lieu à aucun papier de l'OVIR).

* Pour les Français qui viennent vivre (ne serait-ce que quelques mois) en Ouzbékistan, pensez aussi à vous inscrire sur le registre des Français à l’étranger, ce qui est utile en cas de problème. Il suffit de passer à l’ambassade (et ça c’est évidemment gratuit !). La petite carte que vous recevrez peut aussi servir à obtenir certains prix réduits dans des musées et monuments (en fait seuls les membres de l'ambassade y ont droit mais ça marche souvent car il y a le logo de l'ambassade sur la carte!).

Santé et hygiène

* Il est très déconseillé de boire l’eau du robinet, même à Tachkent. On peut toutefois la consommer après l'avoir fait bouillir (toutefois même cette technique est déconseillée au Karakalpakistan mais on a bu du thé là-bas et on n'est pas morts!). Achetez des bouteilles d’eau, voire des bidons de 5 litres… qui sont aussi utiles en cas de coupures d’eau (ça arrive).

* On trouve facilement en pharmacie du paracétamol, de l’ibuprofène, etc... Prononcez les noms des molécules, ils comprendront puisque ce sont les mêmes mots.

* A notre connaissance, il n'y a pas de poubelles collectives par immeuble mais par quartier. Explorez donc les rues voisines et vous repèrerez facilement quelques poubelles débordantes (notez que ce sont généralement les seules concentrations d'ordures puisque les rues sont relativement propres).

* Il est parfois possible de trouver des toilettes publiques, en général payantes aux alentours de 200 soums. Ca peut être utile! Vous en trouverez par exemple à Tachkent du côté du marché de Chorsu (plusieurs sont éparpillées dans le quartier) ou sous les cigognes de Mustakillik. A Samarcande, il y en a par exemple à côté de Gour Emir.

Langues

* Alphabet : l'ouzbek a officiellement abandonné le cyrillique pour l'alphabet latin turc, mais les noms de lieux sont encore très souvent écrits en cyrillique (notamment sur les bus et maxi-taxis), et on a encore beaucoup de choses écrites en russe, notamment à Tachkent (publicités par exemple).

* Ouzbek : pour ceux qui maîtriseraint le turc, il peut être possible de se faire comprendre car il existe de grandes similitudes entre les deux langues. Notez que la minorité russe ne parle en général pas l'ouzbek. Le kirghiz, le kazakh, le turkmène et le karakalpak sont aussi des langues turcophones, parlées par certaines minorités du pays.

* Russe : parlé par la grande majorité de la population urbaine, un peu moins dans les campagnes reculées. Une partie de la jeunesse ne sait pas non plus parler russe, langue progressivement délaissée par le système éducatif depuis l'indépendance au profit de l'ouzbek et des langues occidentales. Il est utile de prendre quelques leçons de base avant de partir (nous recommandons la méthode Assimil) et un petit guide de conversation (comme celui édité par Lonely Planet) peut s'avérer fort profitable !

* Tadjik : parlé par les minorités tadjiks dispersées dans le pays (notamment dans les monts Nouratine et au sud-est de Samarcande). Contrairement aux autres langues d'Asie centrale ex-soviétique, le tadjik est proche du persan, dont la maîtrise éventuelle peut donc vous aider !

* Anglais : relativement peu parlé mais on arrive à trouver quelques personnes qui le baragouinent (souvent très mal), surtout parmi les jeunes. L'anglais est toutefois de plus en plus étudié, notamment dans les villes touristiques importantes (surtout Boukhara).

* Français : très peu parlé! Ca reste tout de même (d'après certains échos) la deuxième langue étrangère enseignée après l'anglais (le russe n'étant pas tout à fait considéré comme une langue étrangère...) donc une bonne partie de la population connaîtra quelques mots de base (car l'enseignement qu'ils ont eu est souvent très très rudimentaire). Il y a toutefois une petite population de francophiles, notamment à Tachkent. On peut notamment les rencontrer dans les Centres culturels français (Tachkent, Samarcande, Boukhara).

Prises de courant et voltage

Les prises en Ouzbékistan sont exactement du même format qu'en France donc pas besoin d'adaptateur pour les Français. La seule différence, c'est qu'il n'y a jamais de prise de terre. Et c'est aussi du 200V et du 50Hz comme en France.

19 juin 2009

TRUCS ET ASTUCES : ACHATS ET ALIMENTATION

Comme tous les messages de la catégorie "Trucs et astuces", le texte suivant n'a pas pour but d'être passionnant! Il n'est a priori intéressant que pour les personnes qui souhaiteraient visiter l'Ouzbékistan ou venir y vivre. Ce texte peut donc évoluer au fur et à mesure des mises à jour. Sa date pourra être modifiée pour que les lecteurs intéressés puissent évaluer à quel point les remarques suivantes sont d'actualité.


Argent

* Ne comptez pas trop sur vos cartes bancaires en Ouzbékistan car il y a très très peu d'endroits où on peut retirer de l'argent et encore moins payer avec la carte. Je ne connais qu'un seul distributeur à Tachkent (non loin du magasin Mir, métro Mustaqillik). Il en existe apparemment quelques-uns dans les 3 hauts lieux touristiques (Samarcande, Boukhara, Khiva), parfois à l'intérieur des grands hôtels. Prévoyez plutôt d'arriver en Ouzbékistan avec de l'argent liquide (en euros ou en dollars).

* Vous remplirez, en arrivant à l'aéroport, un papier indiquant la somme que vous emmenez avec vous et les éventuels objets de valeur. Il faut remplir deux papiers identiques par personne, l'un que vous remettrez aux autorités ouzbeks, l'autre pour vous. Conservez impérativement ce papier, qui vous sera demandé à votre départ (même s'il s'agit d'un départ provisoire puisque vous complèterez un autre papier à votre retour). Attention, il n'est pas accepté de repartir avec plus d'argent liquide que ce que vous aviez en arrivant! Il ne vaut mieux pas essayer de tricher car les douaniers peuvent vérifier ce que vous indiquez, que ce soit à l'arrivée ou au départ (mais à choisir, il vaut peut-être mieux tenter de dire qu'on a plus d'argent que la réalité en arrivant). Ce genre de choses est très problématique pour ceux qui s'installent en Ouzbékistan et qui partent en voyage ailleurs puisque, évidemment, ces personnes devraient revenir avec moins d'argent à la fin de leur voyage!

* IMG_86781 € = 1800 soums environ (juin 2009). Pour plus de facilité, considérez que 1000 soums valent environ 50 centimes d’Euros… ce qui correspond aux plus grosses coupures ! Prévoyez donc de gros porte-monnaie (mais vous pouvez en acheter des jolis sur place...) et habituez-vous à compter vos billets. Généralement, vous trouverez des billets de 1000, 500, 200, 100 et 50 soums, parfois de 25. Il existe aussi des pièces de 50, 25, 10, 5 et 1 soums (on n’a encore pas vu de pièce de 1 soum). Quant aux anciens « centimes » (les diyins), ils sont évidemment introuvables aujourd’hui (à part peut-être au marché aux puces?).

* Lorsque le montant de vos courses ne se terminent pas par deux zéros (généralement par 50 mais il peut y avoir d’autres cas…), le vendeur peut, au moment de vous rendre la monnaie, faire l’appoint avec des bonbons, des chewing-gums, des petites boites d’allumettes ou tout autre petit article. Certains (pas tous) vous demanderont si ça vous va et dans ce cas vous pouvez refuser (mais ils n’auront peut-être pas de billet de 50 pour vous rendre la monnaie) ou choisir un autre petit article ! Parfois vous pouvez aussi garder vos bonbons pour le réutiliser comme monnaie !

* Devant les bureaux de change on trouve parfois des particuliers, dans la rue, qui proposent un meilleur taux de change ! Trois conseils majeurs : 1) vérifiez d’abord le taux de change officiel ; 2) vérifiez qu’il n’y a pas de flics autour (sinon vous pouvez vous en tirer avec un long séjour de temps perdu au poste et la confiscation de la somme que vous vouliez changer !) ; 3) n’hésitez pas à recompter sur place, au moins un tas, pour vérifier s’il n’y a pas arnaque (en général non mais si c’est le cas, il y a de forte chance que la personne ne vous arnaque pas la fois suivante). Ceci dit, vous ne gagnerez guère que quelques milliers de soums donc cela vaut-il le coup ? A vous de juger...

Achats

* Plusieurs moyens de faire ses courses : petits supermarchés, petites boutiques, marchés (bazars) et vendeurs de rue. Il est possible (et souvent recommandé!) de marchander sur les marchés, envers les vendeurs de rue et surtout dans les magasins de souvenirs.

* Au marché, il est pratiquement impossible d’acheter par tranches de 100g de légumes ou de fruits. Ca marche au kilo, au mieux au demi-kilo. Pour des quantités moindres, se reporter généralement aux petits supermarchés, mais où c’est généralement plus cher.

* Il n’y a pas vraiment de règle pour savoir où c’est moins cher et où on peut trouver un produit spécifique. Les prix peuvent être meilleur marché dans un supermarché que dans un autre pour un produit et vice-versa pour un autre produit. Une seule règle généralement respectée : les produits frais sont moins chers sur les marchés (ou vendeurs de rue) qu’en boutique.

* Les livraisons sont parfois aléatoires donc si vous trouvez un produit qui vous plaît, il ne faut pas hésiter à sauter dessus et parfois à faire quelques provisions si le produit s’y prête !

* Vous aurez un choix plus varié (dont quelques produits plus spécifiques ou européens) dans des grands magasins comme le Mir (métro Mustakillik), le Turkvoaz (métro Buyuk Ipak Yoli et un autre vers Chorsu) ou le Korzinka (plusieurs, dont deux métro Kosmonavtlar). C'est en général plus cher... mais pas toujours (Korzinka est meilleur marché que les deux autres).

Alimentation

* Les produits sont généralement de saison et de provenance locale. Attendez-vous à un choix beaucoup plus limité en hiver (chou, pomme de terre, potiron, pomme, poire) et à payer plus cher pour certains produits non locaux (bananes notamment… qui sont pourtant nécessaires dans les phases d’adaptation digestives !).

* Poisson : à éviter fortement vu le degré de pollution des cours d’eau (sans parler de la mer d’Aral évidemment, où c'est encore plus dangereux…).

* Yaourts : la plupart des yaourts qu’on trouve ici sont plus « gélatineux » que chez nous et ont une durée de conservation étonnamment longue (apparemment ils sont bourrés d'antibiotiques). Mais il y a aussi le yaourt artisannal qui peut s'avérer très très bon.

* Chocolat : éviter le chocolat local qui n’a aucun goût (en tout cas pas vraiment un goût de chocolat !). La marque Alpen Gold est, pour l’instant, la seule digne du nom de chocolat parmi nos diverses tentatives dans les gammes de prix raisonnables (il est en effet possible de trouver des chocolats comme Lindt ou Nestlé, beaucoup plus chers, et certains Nestlé ne sont d'ailleurs pas de la même qualité que ceux vendus en Europe). On nous a conseillé le chocolat russe, kazakh ou ukrainien donc ça reste à voir. Par contre, pas de problème pour le cacao, qu’on peut trouver soit en boites industrielles dans les supermarchés soit au détail dans certains marchés et quelques boutiques (errez du côté des épices et demander « kakao »), pour moins de 5000 soums le kilo si vous négociez bien.

* Pain : à part les lipiochkas (pain rond ouzbek), leurs pains ont souvent une fâcheuse tendance à moisir rapidement ! Comptez entre 400 et 1000 soums selon la taille des lipiochkas (en général c'est plutôt 600). Les meilleures lipiochkas sont sans doute celles de Samarcande.

* Beurre : pas facile de savoir quel beurre est un vrai beurre ! Le mot russe ("masla") est d'ailleurs le même pour le beurre et l'huile et il est aussi utilisé sur les emballages de magarine. Repérez par exemple les illustrations montrant explicitement du lait pour éviter d'acheter de la margarine sans le vouloir...

* Quelques exemples de produits alimentaires qu’il est difficile voire impossible de trouver ici :

- jambon (on trouve assez facilement du porc mais pas de jambon, même pas du jambon de dinde)

- haricots verts (du moins pas du type de ceux qu’on mange en général en France)

- jus d’orange ou de pamplemousse 100% pur jus (seul le pamplemousse de la marque Bulko mérite notre attention)

19 juin 2009

TRUCS ET ASTUCES : TRANSPORTS ET CIRCULATION

Comme tous les messages de la catégorie "Trucs et astuces", le texte suivant n'a pas pour but d'être passionnant! Il n'est a priori intéressant que pour les personnes qui souhaiteraient visiter l'Ouzbékistan ou venir y vivre. Ce texte peut donc évoluer au fur et à mesure des mises à jour. Sa date pourra être modifiée pour que les lecteurs intéressés puissent évaluer à quel point les remarques suivantes sont d'actualité.


Taxi

Pas besoin d’attendre un « vrai » taxi car ils sont difficiles à repérer (pas forcément d'indication spécifique sur le toit mais un simple papier sur le pare-brise pour montrer qu'ils sont théoriquement taxis). Il suffit de se poster au bord de la route et de tendre le bras (parfois ça marche même sans lever le bras !) et il y aura toujours des voitures qui s’arrêteront (même ceux qui n'ont pas le "papier" sur le pare-brise). A vous, ensuite, de préciser votre destination et de négocier le prix à l’avance. On se déplace n'importe où dans Tachkent pour 1000 à 5000 soums selon le trajet (la plupart du temps c'est même entre 1500 et 3000).


Marchroutnoïe (minibus)

L'une des meilleures façon de voyager en Ouzbékistan, ce sont les marchroutnoïe (au singulier marchroutka), c'est-à-dire des minibus (ou taxis collectifs, ça dépend du point de vue!) où il est garanti d'avoir une place assise et bon marché. Il y en a partout et chacun indique les deux terminus reliés (et souvent un numéro de ligne). Tout comme les taxis, on peut leur faire signe pour qu'ils s'arrêtent, ou alors il faut trouver leur terminus.

Voilà quelques marchroutnoïe intéressants (liste à compléter):

* à Tachkent :
- 55 depuis Maxime Gorki (Buyuk Ipak Yoli), en direction de Quyluk (marché) et en passant par le marché aux puces de Tizi Kofka (ou Yangui Abad)
- 550 depuis Maxime Gorki (Buyuk Ipak Yoli), en direction de Gazalkent, d'où on peut ensuite rejoindre la station de ski de Tchimgan

* à Samarcande :
- 78 entre la gare et le Reghistan (en passant près du Gour Emir aussi)

* à Boukhara :
- 68 entre la gare et la vieille ville (côté Liab-i Khaouz)

* à Termez :
- 11 entre la route qui passe devant l'aéroport et le centre
- 16 entre le centre (il passe notamment devant l'hôtel Surkhan) et la gare routière


Métro (Tachkent)

Il n’existe que trois lignes dont une (la verte) qui n’est pas entièrement finie. On ne trouve pas toujours de plan à l'intérieur des stations de métro mais plus régulièrement dans les rames. Comme le réseau n'est pas très compliqué, il suffit généralement de mémoriser votre trajet ou d'imprimer un plan depuis internet (ou photographier le plan quand vous en voyez un mais attention, il est interdit de prendre des photos à l'intérieur du métro!). A part ça, les stations sont relativement jolies et propres et les rames sont correctes et relativement régulières (toutes les 6 à 12 minutes selon les heures de la journée). Prenez un jeton aux guichets pour 400 soums (prix de mai 2009).


Tramway (Tachkent)

Il y a un grand nombre de lignes… mais pas moyen de trouver un plan ! Bon courage, donc. C'est un moyen de transport plutôt lent mais c’est sympa et pittoresque ! Montez et un contrôleur passera vous vendre le billet (même prix que le métro). Vous devrez payer à nouveau si vous changez de ligne.

On peut seulement conseiller la ligne 13, qui passe par certains points stratégiques ou utiles : la gare ferroviaire (et accessoirement le musée des chemins de fer), l'ambassade de France (s'arrêter à côté du bâtiment de la société O'zbekneftgaz, bien repérable avec ses grandes vitres) , l'ambassade d'Iran, ou encore Buyuk Ipak Yoli (terminus d'une ligne de métro et quartier de l'école française et de "nombreux" résidents étrangers).


Train

Il existe des liaisons entre Tachkent et les grandes villes comme Samarcande, Boukhara, Ourguentch et Noukous, et même avec l'étranger (Almaty ou Moscou par exemple), mais elles ne sont pas toutes quotidiennes donc se renseigner à l’avance… Attention obtenir des renseignements n’est pas toujours une mince affaire, même si on maîtrise la langue ! Et les prix peuvent varier d’un jour à l’autre pour un même trajet, pas forcément à la hausse.

La gare est accessible par métro et par tramway.


Avion

* Vols intérieurs : il existe de nombreux vols Uzbekistan Airways au sein du pays entre Tachkent et les grandes villes (Samarcande, Boukhara, Ourguentch, Noukous, Termez…) mais il convient de souligner qu'il y a régulièrement des annulations de dernière minute...

* Vols internationaux : comme pour le train, il est parfois très difficile de se renseigner car les informations diffèrent selon les agences de tourisme et selon les jours ! Par exemple, lorsque nous avions voulu préparer un voyage pour Bangkok trois mois à l’avance (que nous n'avons finalement pas fait d'ailleurs...), une agence nous avait dit que les réservations n’étaient pas encore ouvertes et une autre qu’il ne restait déjà plus que des places en classe business !!! D’après certains échos, ils sont aussi capables de vous dire qu’un vol est annulé (ou qu’il n’existe pas) alors que le vol est bel et bien maintenu ! A l’instant où j’écris, il semble qu’il est donc préférable de trouver ses billets soi-même sur internet (soit sur des sites comme Easy Travel ou Last Minute, soit directement sur les sites des compagnies aériennes).

* Compagnies aériennes depuis/vers Tachkent :
- très satisfaits de Turkish Airways avec lesquels nous avons voyagé pour l’aller Lyon-Istanbul-Tachkent. Le service est impeccable, le repas est tout à fait correct… et leurs cache-œils sont les plus épais (donc les plus efficaces) qu’on connaisse ! Seuls bémols : le petit écran individuel n’est pas toujours de bonne qualité (et pas de possibilité de commencer un film quand on le souhaite) et l’escale à Istanbul peut être relativement longue.

- nous avons expérimenté Uzbekistan Airlines pour aller à Koweit et en Inde et on a eu un bilan mitigé d'un point de vue de l'avion lui-même (en général un peu vieillot) et de la nourriture (généralement très grasse). Le service, par contre, était de bonne qualité. Pour les liaisons intérieures, à part les hôtesses, c'est un cran au-dessous...


Véhicule individuel

* Si vous arrivez à la frontière avec votre propre véhicule, il vous sera demandé (d'après ce qu'on nous a dit) de payer une taxe dont la valeur sera celle de votre véhicule ! Prévoyez donc de trouver un moyen de faire sous-évaluer votre véhicule avant de partir. Il semble toutefois possible (d'après ce que m'a dit un voyageur australien qui traversait le pays) de ne rien payer en créant une sorte de "passeport de voiture" (je ne connais pas le terme exact) qui vous engage à repartir du pays avec votre véhicule (se renseigner auprès des autorités de votre pays).

* Acheter un véhicule directement en Ouzbékistan est possible mais pas chose aisée! J'en dirai plus dès que j'en saurai plus... si j'en sais plus un jour! En tout cas il existe un marché aux voitures à Tachkent, y faire un tour vaut le coup même si on n'a pas l'intention d'acheter un véhicule !


Piétons

 

Pour traverser, attention ! Vous pouvez a priori traverser n’importe où, même en dehors des passages piétons mais il faut parfois bien calculer son coup. C’est peut-être encore plus dur aux passages piétons parce que les voitures sont juste à côté et on ne sait pas toujours à quel moment le feu piéton va passer au rouge (un indice tout de même : le feu pour les véhicules passe au orange avant de passer au vert… et les moteurs commencent déjà à ronfler). Ceci dit, même si c'est impressionnant, le danger est limité (et il y a des pays bien pires que l'Ouzbékistan pour ça!) et les conducteurs ne feront que vous klaxonner et éventuellement râler à cause de votre présence sur la chaussée! Aux grands carrefours de Tachkent, il y a aussi les passages souterrains (et entrées de métro), très pratiques et beaucoup plus salubres qu’en France.


Orientation (Tachkent)

S'orienter dans Tachkent n'est pas chose aisée pour quatre raisons majeures :

- Tous les quartiers se ressemblent plus ou moins avec leur architecture soviétique et leurs grandes avenues...

- C'est assez labyrinthique lorsqu'on s'engage dans les allées entre les immeubles ! (encore pire pour la vieille ville et ses culs-de-sac)

- Les noms de rue sont rarement affichées... et quand ils le sont, ce n'est pas toujours aux croisements donc il faut s'engager dans la rue avant de comprendre au bout de 20 mètres qu'on n'a pas pris la bonne rue !

- Il existe parfois deux noms aux rues, places ou quartiers (l'un datant de l'époque soviétique, l'autre plus récent, ouzbek) et les deux sont utilisés même si le nouveau nom est le seul affiché. Par exemple Buyuk Ipak Yoli est parfois plus connu sous le nom de Maxime Gorki, le marché aux puces Yangui Yabat sous le nom de Tizi Kofka, etc. Et il y a aussi quelques surnoms, notamment la rue Saligokh (dans le centre) que l'on appelle... Broadway !

7 juin 2009

BHUVANESVARI, PETITE PHOTOGRAPHE D'UN JOUR

IMG_2897Certaines rencontres passagères marquent parfois plus les esprits que des gens qu'on côtoie régulièrement pendant plusieurs années. Des rencontres d'une intensité inouïe, à la force émotionnelle immense. Bhuvanesvari est l'une de ces rencontres. Ce nom quasi-imprononçable est celui d'une petite fille de 10 ans, qui vit dans une ville au nom tout aussi compliqué, Thiruvannamalai.

Thiruvannamalai est un centre de pèlerinage important dans l'État du Tamil Nadu, avec son temple grandiose, dominé par une colline où avait médité un prestigieux gourou. Visiter les deux grottes mystiques de ce dernier n'était pas notre intérêt principal en amorçant la montée. Nous étions IMG_2933surtout guidés par l'envie de nous éloigner un peu du brouhaha général et de profiter d'une vue panoramique sur les environs. Quelques dizaines de mètres après avoir quitté la rue qui bordait le temple, au milieu des modestes maisons, une petite fille s'est approchée. À première vue rien d'exceptionnel : nous avions l'habitude d'être soit une curiosité furtive soit un porte-monnaie ambulant ! Mais, je ne sais pourquoi, j'ai ressenti instantanément quelque chose de différent. Ce n'était pourtant pas le premier sourire qui brillait devant nos yeux de touristes. Mais quels yeux pétillants...

IMG_2864Sa grand-mère l'avait appelée pour qu'elle nous guide vers les grottes. Il y avait forcément un intérêt  financier derrière tout ça mais les yeux de Bhuvanesvari semblaient dire autre chose. Était-elle vraiment animée d'une joie réelle de nous tenir compagnie ou avait-elle une extraordinaire capacité d'hypnotiser des touristes pourtant habitués aux diverses sollicitations des Indiens ? Aurélie est restée plus méfiante que moi dès le départ. Peut-être ai-je été trop naïf mais j'ai voulu croire en la sincérité du sourire de Bhuvanesvari, laisser de côté un instant ma vigilance et mes doutes, donner une chance à de vrais rapports humains entre locaux et étrangers de passage (chose difficile dans ce pays).

PIC_0148Bhuvanesvari a pris la main d'Aurélie, et l'a entraînée dans la pente. Plus tard, c'était dans ma main que se lovaient ses petits doigts et sa paume à la peau sèche. Tout au long du chemin, elle n'a cessé de nous sourire et d'ouvrir d'immenses yeux qui nous dévoraient du regard. Et elle a voulu aussi porter mon appareil photo, ce qui fut l'indice ultime du magnétisme que la fillette exerçait sur moi puisque j'ai de grandes réticences à confier mon appareil à quelqu'un... et pourtant je lui ai mis la sangle en bandoulière autour de son cou. Elle gravissait les marches à mes côtés, avec un air extraordinairement fier (surtout lorsqu'elle croisait d'autres Indiens de son quartier), IMG_2871les mains posées avec grande précaution sur l'appareil pour le protéger, lui jetant parfois un petit coup d'œil comme pour admirer l'objet qu'elle avait le privilège de porter, fixant ensuite dans le fond de mes yeux avec son sourire inaltérable.

À chaque étape du périple, elle semblait prendre un immense plaisir à nous montrer des détails, à nous mettre des fleurs dans les cheveux ou à apposer un tilak sur nos fronts... Et vint le moment où je lui ai laissé nous prendre en photo, puis donné quelques conseils (elle parlait un peu anglais).  PIC_0150Elle se montrait très attentive et curieuse, et faisait même preuve d'un étonnant sens du cadre pour une néophyte ! J'avais l'impression de la rendre heureuse, de lui permettre quelque chose dont elle n'aurait peut-être même pas osé rêver. Et mon imagination voyageait, je devinais chez elle monter une passion fulgurante pour la photographie, je lui inventais secrètement un avenir hors du commun, la comparant au personnage du film brésilien La Cité de Dieu, inspirée de l'histoire vraie d'un gamin des bidonvilles de Rio devenu photojournaliste. Bref, mon esprit divaguait, probablement, mais cette rencontre me paraissait de plus en plus forte et émouvante, et je m'attendrissait de plus en plus sur cette petite Indienne...

IMG_2900Mais la descente allait provoquer une lourde chute à cette histoire. Nous retrouvâmes son père, que nous avions rapidement croisé à l'aller. Il semblait ravi de voir sa fille s'épanouir et s'amuser avec nous. Il apparaissait comme quelqu'un d'accueillant, qui nous encourageait à suivre sa fille pour un thé dans sa petit maison.. mais cela cachait bel et bien un intérêt financier puisqu'il en vint à nous parler de supposés déboires de sa fragile maison (une grosse branche tombée sur le toit) et de son besoin de soutien, lui qui avait pourtant un téléphone portable flambant neuf. LIMG_2926a méfiance d'Aurélie se confirmait donc. J'avais voulu ne pas y croire mais elle avait malheureusement raison. Affreusement raison.

Le père ordonna à sa fille de nous conduire chez lui. Elle me repris la main dans la descente, jusqu'à la cour de son foyer. Son sourire était toujours là, mais devenu plus troublant que fascinant - cachait-il la joie de nous faire rentrer chez elle ou la satisfaction d'avoir réussi ce que son père et sa grand-mère lui avaient demandé de faire ? Arrivés devant la modeste demeure, nous coupâmes court à ce moment passé avec elle. IMG_2913Aurélie lui donna quelques bonbons que nous avions dans nos poches (chose que nous n'avions d'ailleurs pas l'habitude de faire, justement pour ne pas encourager les comportements mendiants...). Le visage de Bhuvanesvari sembla se décomposer. Son sourire s'envola en une fraction de seconde, brisé. J'y voyais (et y vois encore) une immense déception. Mais de quelle nature ? Était-ce dû au fait qu'elle avait failli à sa mission et qu'elle redoutait la réaction de son père ? Ou était-ce parce que c'était, aussi pour elle, la fin d'une belle rencontre ? Où étaient la part d'illusion et la part de réel dans son visage et dans ce qui nous avait temporairement liés ?

IMG_2911J'ai toujours le cœur noué en repensant à elle. Doublement noué et troublé. Noué par le souvenir indélébile de ce sourire évaporé, et par ces yeux pétillants dont je n'arrive pas à savoir s'ils étaient sincères. Troublé par les questions que cet épisode a provoquées. Sommes-nous en droit d'être déçus, nous les touristes privilégiés ? Malgré l'exagération des propos alarmistes du père (je n'oublie pas son portable...), n'est-ce pas légitime, dans la situation malgré tout modeste de sa famille, de réagir comme il l'a fait ? D'ailleurs, un mois après, il nous a envoyé un mail pour nous demander de lui envoyer de l'argent via Western Union ! Plus qu'un simple mail, c'était une feuille scannée, sans doute écrite par sa fille à sa demande. Définitivement perturbant...

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6 juin 2009

LE CLAN DES SEPT EN OUZBÉKISTAN

IMG_0512L'énigme était simple pour cet épisode inédit des aventures créées par Enid Blyton : comment déplacer le clan des 7 à travers l'Ouzbékistan ? Dans le rôle de Pierre et Jeannette, Aurélie et moi devions mener la troupe. Pas de chien Moustique pour nous accompagner (pas de moustiques tout court d'ailleurs) mais mes parents (Dodo et Marc), ma soeur (Alex), la sœur d'Aurélie (Hélo) et notre fidèle Evelyne. Pas moins de 7 Français donc, pour découvrir (ou redécouvrir) quelques joyaux de ce pays. Notre mission était de caser le maximum (ou plutôt l'optimum) en moins de 9 jours.

IMG_8640Première étape, inéluctable : la capitale Tachkent, où tout a commencé par un thermomètre sous le bras imposé par des infirmières ouzbèques pour déceler une éventuelle grippe "porcine". Parmi les premières impressions : oulala, la conduite, elle est sportive... et pourtant y a bien pire que ces premiers taxis ! Et nos 5 zigotos de trouver qu'on a un niveau de russe exceptionnel : qu'est-ce qu'on peut épater avec deux-trois bricoles et du parler "petit nègre" ! Premiers défis : gérer le décalage du voyage (pas un décalage horaire insurmontable mais une halte relativement longue à Istanbul et une arrivée de très bonne heure) et répartir tout ce beau monde dans deux appartements, ainsi que les bagages - en partie pleines de réjouissances pour les expatriés que nous sommes (journaux français, bouffe franchouillarde, éléments de technologie manquante...). Alors, sieste ou pas sieste ? Allez, sieste... Puis c'est parti mon quiqui, on fait un détour par la gare pour les trains des jours prochains, on visite notre quartier et l'école et hop ! Direction Chorsu, le bazar et sa coupole bleue. Premiers contacts avec la population locale et déjà premières affaires. Comment ça c'est pas cher, maman ? IMG_9196Il faut bien négocier quand même, c'est une question de culture et d'habitude, même pour quelques pauvres soums ! Ah la la, ces touristes, j'te jure, ils seraient prêts à acheter un bracelet à 1 euro... Bon c'est pas tout mais on a aussi mon maître-potier Alisher à qui rendre visite puis faire un tour dans le centre vers Mustaqillik. Allez zou !

Deuxième jour, en avant Samarcande (et non Guingamp) via la voie ferrée. Un petit aperçu de la richesse cinématographique ouzbèke grâce à l'écran installé dans le wagon : "Advoktlar", une histoire d'avocats qui voient leurs magouilles de jeunesse leur revenir dans les dents, bref une histoire apparemment passionnante avec un jeu subtil et montage d'une finesse rare (ironie évidemment). Arrivée à Samarcande, notre troupe est fascinée par les monuments grandioses. Même avec la déception de les voir noyés dans une ville plutôt bruyante et partiellement soviétisée... et même si Hélo en a déjà marre du bleu.

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Pour éviter l'overdose de médersas, mosquées et autres mausolées, rien de tel que d'aménager des pauses villageoises. Sur suggestion d'Aurélie, nous voilà donc sur les hauteurs d'Urgut, à ne plus savoir où donner du "assalam aleïkoum" IMG_8992tant la troupe semble être la curiosité du jour pour les locaux, l'activité qui rompt la monotonie de leur routine. C'est bien une des choses les plus revigorantes dans ce pays : constater que la curiosité est des deux bords, que la rencontre devient une réjouissance pour les visiteurs comme pour les visités, que l'on est toujours la bête curieuse de quelqu'un. Revers de la médaille : pas moyen d'être tranquille ! Et lorsqu'on décide de monter un peu plus dans la montagne et de traverser les champs, voilà que surgissent de toutes parts, en bas dans la vallée, des têtes qui nous regardent, des voix qui nous hèlent et des bras qui s'agitent pour nous indiquer où descendre. Pour eux, nous ne pouvons qu'être perdus, évidemment, qui aurait intérêt à se promener là-haut?...

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IMG_9246La pause villageoise est salutaire et le lendemain recommence l'exploration des merveilles historiques : Boukhara. Notre préférence à nous, Aurélie et moi, semble devenir aussi la préférence de notre clan. S'ils n'ont pas eu la joie de se perdre dans les méandres de la vieille ville (c'est l'inconvénient de se laisser guider par ceux qui connaissent un lieu...), et malgré les côtés attrape-touristes que sont toutes les échoppes et leurs vendeurs-sangsues, ils sont charmés par l'atmosphère beaucoup plus vivante et authentique que les villes précédentes et leurs malheureuses séquelles de l'histoire (notamment sismique et soviétique). Déambuler, c'est ce qu'il y a de mieux à faire dans Boukhara et à sept, on le fait très bien. IMG_9410Quand on est en manque de sensations fortes, il suffit de grimper sur le château d'eau en face de l'Ark, cette structure métallique dont on se surprend à gravir les marches au-dessus du vide. Et pour se remettre de ses émotions, rien de tel qu'un petit thé ou un repas au bord du Liab-i-Khaouz. Repas... Comment ne pas mentionner l'extraordinaire chance que nous avons eu durant tout le voyage : tomber généralement sur ce qui peut se faire de mieux dans la gastronomie ouzbèque... mais malgré cela la trouver monotone et peu enthousiasmante. Qu'est-ce que nous pouvons être chiants, nous Français, avec notre complexe de supériorité gastronomique !

Pour l'étape suivante, nos talents de négociateurs ont embarqué toute la clique à bord d'un mini-bus rien que pour nous. Direction Khiva, entre décontraction (on a de la place...) etIMG_9708 stress (slalom entre les trous à toute berzingue, un grand classique de la conduite ouzbèque). Arrivé à Khiva, que faire ? Se reposer d'abord. Profiter un peu de quelques vues de Khiva le soir (mais pas trop car l'orage s'en mêle). Visiter plutôt le lendemain. Pas seulement visiter d'ailleurs : passer des heures à choisir des suzanis et autres souvenirs, faire les pitres avec les splendides colonnes de la mosquée Juma (quel respect du lieu !), se demander quelle robe de mariée kitsch à paillettes ferait le plus d'effet en France...

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IMG_0204Le jour suivant, c'est voyage dans le temps parmi les ruines : ces fameuses citadelles du désert dont on vous avait déjà dit des nouvelles. L'occasion aussi de traverser l'Amou Daria à pied sur le pont flottant fait de barges rouillées. L'occasion aussi de prendre un repas sous une yourte au pied de l'Ayaz-Kala (citadelle que nous n'avions d'ailleurs pas visitée lors de notre première visite). L'occasion ensuite, puisqu'on arrivait plus tôt que prévu à l'aéroport d'Ourguentch, de se renseigner pour un éventuel vol antérieur à celui que nous avions réservé. Après tout, on aurait pu mieux profiter de la soirée à Tachkent plutôt que de poireauter à l'aéroport ! Peine perdue, pas d'avion plus tôt que 21h (et comme on est seuls dans l'aéroport, on prend nos aises, à boire un café en chaussettes!).IMG_0407 Pire, l'avion est en retard. Pire de chez pire, l'avion au départ de Tachkent est finalement annulé, officiellement pour cause d'orage intense. Pire du pire du pire, il faut passer la nuit à Ourguentch (une ville aussi palpitante que Givors par temps de brouillard). Pirissime, notre ami Umid et sa famille nous attendent le lendemain dans leur village de Soukok, dans les montagnes autour de Tachkent, et on n'a aucun moyen de le prévenir de notre retard (l'avion du lendemain arrivant en fin de matinée).

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IMG_0532Toujours est-il qu'on a tout de même pu y aller, à Soukok. Et avec 2 bonnes heures de retard. Mais l'Ouzbek est patient, surtout s'il s'agit de notre immense Umid (immense par la taille et par le cœur). L'accueil est irréprochable, comme d'habitude. La petite Faranghiz est très éveillée et regarde cette bande d'étrangers avec de grands yeux curieux, mais pleure quand elle croise le regard de mon père - elle aurait donc compris que c'est le méchant docteur qui fait des piqûres ? Et pendant que les femmes s'agitent à préparer le traditionnel plov en notre honneur (honnêtement un des meilleurs qu'on ait goûtés en 8 mois dans ce pays), Umid nous mène un peu sur les hauteurs. Ce ciel, d'un bleu profond, et ces montagnes aux sommets enneigés. Quel spectacle fabuleux. Simple, pourtant, mais fabuleux. Reposant aussi après cet intense voyage à 7.

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Le soir, 5 s'envolent et 2 restent. Comme si l'émotion des départs ne suffisait pas, il a fallu une péripétie supplémentaire, une peur au ventre : avec nos 165 kilos de bagages (puisque nos 5 en profitent pour nous ramener en France une partie de ce qu'on a accumulé...), obligés de prendre 3 taxis pour rejoindre l'aéroport. Or seuls Aurélie et moi parlons russe. Dodo et Evelyne se retrouvent dans le seul taxi sans russophone, avec les passeports de tous et seulement les 4000 soums nécessaires pour rejoindre le terminal. Comble de la malchance, c'est à elles qu'arrive ce qu'on avait fini par ne presque plus redouter à force de s'habituer aux conditions locales : un accident ! Leur taxi a voulu suivre celui d'Aurélie (ou faire la course ?) et a pris un virage trop rapidement, tombant donc dans une de ces nombreuses canalisations ouvertes qui bordent les routes ouzbèkes. IMG_17115 d'entre nous sommes à l'aéroport, de plus en plus inquiets de ne pas les voir. Elles, malgré le choc (plus de peur que de mal), malgré ce con de chauffeur qui ne s'inquiète que de sa voiture et a le culot de demander le paiement d'une partie de la course, malgré leurs notions inexistantes de russe, elles, donc, finissent par se faire emmener par un autre taxi. Soulagement général. Et les larmes sont là, évidemment. Des larmes post-angoisse et des larmes pré-départ. Mais il y a aussi, là-dessous, de la joie d'avoir passé ces 9 jours à 7. L'aventure finit bien et d'autres nous attendent...

23 mai 2009

LE JEU DES DIFFÉRENCES

En attendant les prochains textes (deux sont en préparation - un sur l'Inde, un sur l'Ouzbékistan), je vous propose de patienter avec un petit jeu des différences puisque notre ascenseur a subi quelques... comment qualifier ça? Même le mot "retouches" serait exagéré... Je vous laisse donc admirer et constater par vous-mêmes l'ampleur des rénovations (je précise quand même que l'ancienne version est celle proposée en premier).

(à propos j'en profite pour souligner - juste au cas où - qu'il est possible d'agrandir les photos présentes dans les textes en y cliquant dessus...)

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15 avril 2009

NOS AMIS LES ANIMAUX...

Après une longue absence sur le blog, je me suis dit qu'un petit message sans prétention serait un bon moyen de me remettre petit à petit à l'alimentation de ce blog. Pour (re-)commencer donc, rien de tel que de vous conter modestement la suite de nous aventures avec les animaux, suite au cheval qui a renversé Aurélie dans une station de ski et au chien qui m'a mordu avant un match de football.

IMG_5849Pour notre deuxième voyage en Inde (qui commence déjà à dater, vu mon retard !), on a été servis... Le principal moment d'émotion reste un trajet en bateau dans les backwaters (des canaux qui sillonnent l'intérieur du Kerala, non loin du littoral), lors d'une belle soirée. Le soleil se couchait progressivement, nous offrant un paysage magnifique d'ombres et de silhouettes alors que les villageois se baignaient et se lavaient sur le rivage. Bref, tout semblait splendide et nous profitions de l'avant de notre embarcation de bois... quand arriva un premier cafard. Un seul nous aurait déjà suffit à nous dégoûter mais c'était sans compter sur ses amis qui semblaient surgir de toutes parts. "Ce n'est pas la petite qui va manger la grosse", dit-on généralement. IMG_4937Certes, mais ces bêtes-là ont quelque chose d'irrémédiablement répugnant. J'avais beau me forcer à penser aux rares cafards de fiction sympathiques que je connaisse (celui qui accompagne Wall-E dans le film éponyme de Pixar, ou ceux qui chantent en chœur dans l'hilarant Bienvenue chez Joe, comédie trop méconnue), je ne parvenais pas à me réjouir de la présence de ces cafards-là. Le pire, c'est qu'ils commençait à grimper dans le sac d'Aurélie, ayant repéré un paquet de pain de mie pourtant hermétiquement fermé ! On a donc secoué le sac, laissé le paquet de pain de mie par terre à l'avant du bateau, en guise de rançon contre notre tranquilité, et on s'est réfugié quelques sièges plus loin. Quelques jours plus tard, un cousin de ces compagnons de voyage nous rendait visite dans une chambre d'hôtel où l'on avait déjà eu quelques problème de fourmilière sous un matelas...

Mais le plus original était à venir : dans une rue de l'ancien comptoir portugais de Fort-Cochin, nous avions eu l'agréable privilège d'assister plusieurs fois au charmant spectacle de l'évolution d'un cadavre de rat, qui se décharnait de plus en plus au fil des passages des véhicules. Jusqu'au jour où... un corbeau a eu la bonne idée d'emporter le pauvre animal dans son bec et de le lâcher quelques centaines de mètres plus loin aux pieds d'Aurélie, la manquant de peu !

IMG_4755Ailleurs, nous aurions plutôt souhaité les voir, les animaux, au lieu de les fuir. Mais, dans le parc naturel où on nous promettait d'apercevoir des éléphants si on était chanceux, on s'est contenté de visions lointaines de sangliers, singes et autres "écureuils géants" (qui nous paraissaient évidemment minuscules). Histoire de nous rattraper, nous avons par la suite visité un zoo, dans lequel il convient de noter qu'un rhinocéros nous a tourné le dos pour nous offrir la magnifique vue de son popotin en train d'uriner. Les animaux s'étaient donc sûrement passé le mot pour continuer de nous embêter à l'instar de leurs collègues ouzbeks.

 IMG_4741 IMG_5737IMG_5820IMG_4785IMG_5711IMG_6402IMG_5800IMG_5763

21 février 2009

L'AFRIQUE DU SUD S'ÉLOIGNE DE L'OUZBÉKISTAN !

49_Le_retour_du_tifoLes sports de combat sont sans doute les sports dans lesquels les sportifs ouzbeks réussissent le plus à haut niveau: 4 de leurs 6 médailles aux JO de Pékin ont été obtenues par des lutteurs ou judokas, il existe même une forme de lutte traditionnelle originaire du pays (le kourach) et on pourrait presque inclure aussi les bouzkachis (une sorte de polo rudimentaire avec carcasse de mouton ou de veau!) dans les sports de combat... Mais l'un des sports les plus populaires dans le pays est d'une originalité très ouzbèke: le football ! Il faut dire que le pays est le 6ème meilleur pays d'Asie au classement de la FIFA, soit une 72ème place mondiale actuelle (sur 207 équipes), c'est dire le niveau !

29_fans_ouzbeksToujours est-il que l'équipe nationale, grâce à des résultats prometteurs les années précédentes, pouvait prétendre à jouer les trouble-fête dans leur groupe de qualification pour la Coupe du monde de 2010 (qui se déroulera en Afrique du Sud), malgré la présence de deux poids lourds de la zone : le Japon... et l'Australie, dont la présence en Asie est bien plus contestable que celle de la Turquie en Europe mais il va falloir s'y faire, la FIFA en a décidé ainsi. Mais c'était sans compter sur les équipes du Qatar et du Bahreïn, ces puissances footballistiques qui feraient à peine trembler un club de Ligue 2 française...

Un mercredi après-midi de février, 37_Supporters_ouzb_ko_fran_aisTachkent accueille justement le Bahreïn  pour l'un de ces matches à grand enjeu, l'un de ces moments forts de l'histoire du sport. Évidemment, évènement exceptionnel oblige, il faut se permettre un sacrifice financier pour s'offrir le privilège de vivre cela dans le stade : entre 2500 et 3500 soums (ce qui, je le rappelle pour ceux qui n'ont pas le taux de change en tête, vaut entre 1,25 et 1,75 euros). Autant dire qu'avec ce tarif exorbitant, le stade n'est pas tout à fait plein ! Il n'en faut donc pas moins pour permettre à cinq Français de se noyer dans la foule, approchant sans doute le nombre faramineux des supporters bahreïnis qui ont fait le déplacement.7_hooligans

L'arrivée au stade Pakhtakor fait parti du spectacle tant c'est fabuleux de voir tous ces Ouzbeks réunis, avec cette attention toute particulière dans le costume : ici, les couleurs nationales sont celles que l'on porte tous les jours, le noir et le marron avant tout, pas trop de folies dans les couleurs ! T5_Les_baray_en_guise_de_trompettesrès pratique, on imagine, pour retrouver quelqu'un dans la foule - il suffit d'indiquer qu'on est habillé pareil que les autres et on est sûr de profiter du match sans ses amis... Ceci dit, il y a bien quelques "ultras", quelques originaux avec des drapeaux, des écharpes et des bandeaux sur la tête, et même deux instruments de musique en guise de cornes de brume. Et puis il y a ces supporters étranges : des hommes en tenues vertes et képis, avec des matraques et des chiens. Des supporters étranges mais très nombreux !8_La_caisse

Après avoir acheté nos billets dans un guichet en forme de boule de Noël bleue, on se dirige vers les grilles, nos précieux sésames à la main. On y trouve un amas d'une cinquantaine de spectateurs ouzbeks se bousculant et criant (il faut préciser que les Ouzbeks savent encore moins respecter les files d'attente que les Français...),2_Des_supporters_hauts_en_couleur  spectateurs que les supporters à képi font passer au compte-goutte. Pas le choix: obligés de passer par cette marée humaine et tumultueuse et de se faire compresser. On essaie sur la gauche. Un chien passe près de nous, l'air excité mais une muselière au museau. La grille s'entrouvre, les spectateurs s'engouffrent tels un torrent entre deux rochers serrés : on risque l'inondation ! Les supporters en képi ne trouvent alors rien de mieux à faire que de braquer leurs matraques au-dessus de leurs têtes au lieu d'ouvrir la grille en grand. Fort 9_Le_stade_est_d_caiss_heureusement, les matraques sont du côté droit, on a bien fait de passer sur la gauche. La grille se referme, ça gueule de partout (y compris chez les supporters à képi), puis la grille s'entrouve à nouveau et c'est le même scénario. Les supporters à képi qui se trouvent près de nous semblent quand même comprendre qu'on n'est pas du coin et on franchit enfin la grille sans trop d'encombres, grille qui se referme derrière nous évidemment ! Tout semble plus calme de l'autre côté et on se relâche. Je suis donc vulnérable pour cet autre chien excité mais sans muselière, qui me saute dessus et me mord le bras. Je n'ai pas le temps d'avoir peur que l'incident est déjà clos : le supporter à képi a tiré sur la laisse et tourne la tête comme si de rien n'était,51Le_public_a_la_mi_temps je regarde mon bras et vois du sang sur mon blouson mais ce n'est pas le mien (celui d'un autre spectateur qui n'avait pas la chance d'avoir un gros blouson?). Mon bras est douloureux mais le blouson est intact donc rien de grave. Quatre jours après le cheval qui a renversé Aurélie, les animaux continuent de s'acharner sur nous...

17_des_flics_partoutEnfin, voilà le stade Pakhtakor ("ramasseur de coton" en ouzbek), celui d'un des principaux clubs du pays. Pas d'architecture imposante puisqu'il est creusé dans le sol (peut-être une technique antisismique?). On y entre donc par le haut. Les supporters à képi sont encore plus nombreux qu'à l'extérieur, postés aux premiers et derniers rangs ainsi que dans les escaliers. Des lignes de vert foncé se dessinent ainsi, discrètement, dans la masse sombre des gradins. Le stade est plutôt calme, hormis un pan de tribune où est réuni l'essentiel des spectateurs à drapeaux et écharpes, d'où finit par partir une ola. 32_Vendeuse_de_pop_cornLes femmes sont rares : à part la vendeuses de pop-corn, on n'en aperçoit que trois parmi les spectateurs, cinq si on compte Aurélie et Frédérique.

22_hymnes_nationauxAprès les hymnes nationaux, le match peut enfin commencer. Les locaux sont en blanc, les visiteurs en rouge. Le niveau global est brouillon et la première mi-temps est relativement ennuyeuse, à part la bonne humeur que provoque la vision des joueurs qui tentent des prouesses qu'ils ne maîtrisent pas ! La deuxième mi-temps est un peu plus mouvementée. Les rouges s'approchent très rarement des cages ouzbèkes mais les blancs ont plus d'occasions. Pourtant, les joueurs ouzbeks ratent l'immanquable à de nombreuses reprises. 54_Chaud_le_corner_ouzbekOn s'achemine progressivement vers un décevant score vierge quand survient la catastrophe : un coup franc bahreïni bien placé donne la victoire au petit royaume du Golfe dans la dernière minute des arrêts de jeu. On craint les débordements malgré la présence des supporters à képi mais tout reste calme (juste un petit fumigène près de la tribune des "ultras").63_Bahrein_se_f_licite_a_la_fin_du_match De nombreux supporters prennent même le destin de leur équipe avec le sourire, se contentant de manifester leur déception en réduisant leurs billets à l'état de confettis, ce qui donne paradoxalement une vague et furtive ambiance de fête à cette fin de match. La sortie du stade se passe sans encombre (de nombreux spectateurs sont déjà partis durant les dix dernières minutes du match!).  Pas de chien sans muselière à l'horizon, grilles ouvertes entièrement, supporters très calmes (abattus?). L'Ouzbékistan peut dire adieu à l'Afrique du Sud après cette troisième défaite en quatre matches dans leur groupe...62_But_de_derni_re_minute

Ce n'est que plus tard que je prends connaissance du risque réel d'émeute qu'il y avait pendant ce match (et peut-être la raison du nombre démesuré des supporters à képi).  L'Ouzbékistan avait déjà perdu contre le Bahreïn lors des premiers quarts de finale de son histoire en Coupe d'Asie des nations en 2004 et, surtout, lors des qualifications pour la Coupe du monde 2006, qui avaient provoqué quelques débordements. Le Bahreïn avait en effet empêché l'Ouzbékistan d'atteindre le match de barrage, à la suite d'une rencontre que l'Ouzbékistan avait gagnée mais qui avait été injustement rejouée pour cause de problèmes d'arbitrage. Le Bahreïn serait-il maudit pour l'Ouzbékistan ?

8 février 2009

PRENDRE LE FRAIS ET EN AVOIR POUR SES FRAIS

IMG_3883Sur un parking de la ville de Gazalkent, une vieille Lada Jigouli attend que son moteur soit assez chaud pour partir. Au volant, un Ouzbek et sa chapka en fourrure. Ses passagers, deux Français avec des manteaux de ski. Quelques kilomètres plus loin, les deux Français commencent à avoir plus chaud que le moteur alors que, dehors, le paysage a blanchi.IMG_3889

La route est plus ou moins enneigée mais la Jigouli n'en a que faire et continue de grimper. De toute façon, si elle a un problème, il y aura toujours les loueurs de chaînes, répartis ça et là le long de la route pour gagner quelques soums en se portant à la rescousse des véhicules qui patinent. Mais la Jigouli n'a pas ce problèmeIMG_4046, aussi vieille soit-elle, et double tout ce qui lui passe sous la dent. A la place du mort, le siège bouge, ne tenant que grâce à un système D d'attache avec des fils électriques de récupération - les Ouzbeks sont tous des MacGyver en herbe.

IMG_3896Et voilà que la destination convoitée est à portée de pneu, nous accueillant avec un splendide Père Noël qui clame "Welcome" sur un panneau publicitaire. Voilà Tchimgan, la station de ski populaire de l'Ouzbékistan. Les deux Français payent leurs 10 000 soums au chauffeur et sortent de la Jigouli pour s'imprégner immédiatement de quelques odeurs de fumée - un vendeur de chachliks (brochettes ouzbèkes). Au pied de la première piste, c'est l'effervescence mais aucun ski ou presque à l'horizon: ici c'est une piste de lugeIMG_3906 (en guise de luge, ce sont surtout des matelas empaquetés dans du plastique), de promenades dans la neige, de bagarre dans la neige, de pique-nique dans la neige, de vodka ou bière dans la neige, bref de tout ce que les Ouzbeks peuvent trouver à faire dans la neige. Et il y a un télésiège, 3000 soums la montée, ski et luge interdits (en théorie...). Va pour 6000 soums donc, histoire de profiter du panorama.

IMG_3973Au bout du télésiège, une vue magnifique sur les environs... et une concentration d'Ouzbeks, de Russes et de quelques touristes étrangers (quelques Japonais apparemment),IMG_3976 qui se prennent en photo les uns les autres, devant ce beau paysage mais aussi sur la structure rouillée de l'arrivée du télésiège et, surtout, le long d'une barrière couverte de morceaux de tissu, que chacun noue pour qu'un vœu soit exaucé. Les Français aussi prennent des photos mais n'accrochent pas de tissu - non pas qu'ils n'aient aucun vœu à faire mais aucun morceau de tissu n'est à leur disposition...IMG_3995 La descente peut se faire aussi avec le télésiège mais c'est tellement plus marrant d'opter pour la piste à pied, de s'enfoncer dans la neige, de glisser sur la neige, bref de faire tout ce que les Ouzbeks font plus bas dans la neige.

Plus loin, une véritable piste de ski. Une vraie piste bleue sans panneau bleu, pleine de débutants à chapka et de moins débutants qui n'ont de toute façon pas trop le choix des IMG_4033pistes. Une vraie piste accessible par tire-fesses - d'un genre que les Français ne connaissaient pas, où l'on peut monter à deux, assis sur une sorte de barre en fer tirée par une corde. Au pied de la piste, des locations de ski et snowboard, organisées en plein air au milieu des IMG_4036stands de nourriture. Un véritable petit bazar version station de ski. Et comme toute station de ski qui se respecte, une terrasse accueille les affamés et les assoiffés, pour une petite séance de chachliks et de thé.

Le tour de la station étant relativement rapide, les deux Français s'en vont se balader dans la petite ville, peut-être même descendre jusqu'au lac qu'ils ont aperçu du haut IMG_4041du télésiège. Cette petite ville a plutôt l'air cossu, vu l'aspect de certaines maisons (en tout cas plus que le petit village tadjik que les deux Français ont visité à l'automne et dont ils n'ont toujours pas parlé sur leur blog...). Cette petite ville a aussi plutôt l'air étalé puisque le lac ne sera finalement vu que de loin ! Les deux Français remontent, IMG_4064pensant que leurs émotions du jour touchent à leur fin et qu'ils s'en vont reprendre un taxi pour revenir sur Tachkent via Gazalkent.

C'est sans compter sur les activités proposées au cœur de la station: au beau milieu de la route, on peut louer des quads ou des chevaux fougueuxIMG_4050 et s'y adonner avec excès. Ce sont donc des dizaines d'Ouzbeks en furie (sûrement imprégnés d'alcool pour certains) qui s'éclatent, les uns roulant et dérapant à tout vitesse au milieu des voitures et des piétons, les autres cravachant leurs chevaux comme si leur vie en dépendait. Une telle anarchie ne peut que provoquer des accidents, n'est-ce pas ? Nos deux Français ne seront pas seulement témoins de l'accident du jour... ils en seront acteurs ! Un cheval au galop, un idiot sur la selle et voici une Aurélie par terre, renversée par la vitesse du coup mais amortie par la neigeIMG_3934 et la flaque dans laquelle elle s'affale. Plus de peur que de mal puisque le cheval l'a heurtée sur le côté. Mais une inquiétude réelle au moment des faits, et une intense colère envers ce cavalier fou et lâche, incapable de faire demi-tour pour s'excuser.

Aurélie trempée, Raphaël énervé, mais le pire a été évité et ils finissent par en rire. Il IMG_3962est temps de quitter cet endroit. Un nouveau taxi, un chauffeur à la conduite un peu trop hâtive (comme si les émotions de fin de journée ne suffisaient pas !) mais nos deux Français sont finalement ravis de leur escapade dans le frais. La prochaine fois, ils penseront quand même à apporter un bout de tissu pour les protéger, on ne sait jamais...

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Who's bek ? - deux Français en Ouzbékistan
  • Quand un couple de Français décide de passer une année de leur vie en Ouzbékistan, ça ne peut qu'engendrer récits, anecdotes, impressions et coups de cœur en tout genre... Et encore plus si on y ajoute leurs voyages en Inde effectués depuis Tachkent !
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